Je fais partie hélas, trois fois hélas, des gens qui adorent Noël. Pourquoi "hélas" ?

Parce qu’il n’est pas toujours évident de le faire comprendre autour de moi. En effet, affirmer haut et fort que le Père noël existe quand vous avez passé la trentaine, l’air de rien ça simplifie une vie sociale. Certes les notions de partage, d’amour et de joie dans le monde symbolisées par cette fête sont des concepts auxquels bon nombre adhère sans mal mais le reste… tout le reste. Je dois avouer que j’aime Noël, le sapin, l’idée que le petit Jésus renaît une fois encore, les rennes, les petits sablés, les pâtés salés, le jambon de Noël, les guirlandes, le vent froid qui rôde autour de la maison en hurlant, l’odeur de soleil teinté de cannelle, l’effervescence dans les rues, les cadeaux que l’on sait qui vont plaire aux parents et aux enfants, les cantiques que l’on entonne de bon cœur et les gens qui paraissent moins aigris, même s’ils conduisent plus vite et qu’ils vous demandent de saluer vigoureusement votre maman quand vous les gêner. Et même les embouteillages qui vous donnent le sentiment que vous n’arriverez chez vous que le lendemain ou les pluies violentes sorties de nulle part qui s'abattent sur vous au moment où vous êtes à pieds, loin de votre véhicule, ne sont rien en comparaison de ce qu'est la magie Noël.

Tout de même, il m’a fallu apprendre à modérer mon enthousiasme, à calmer cet esprit de Noël hyperactif et un brin obsessionnel qui surgissait en moi. Ainsi, je me suis résolue à ne plus me jeter sur les peluches de l'âne Bourriquet et à éviter de rester collée littéralement aux vitrines des magasins durant des heures, l'air fébrile. "T'es limite psychopathe", m'a-t-on dit une ou deux fois. Bref...

Ce qui n’empêche pas tout le reste. Je dois avouer que je fais partie des gens qui attendent Noël toute l’année mais malheureusement que Noël n’attend pas. Si tôt arrivé, si tôt reparti. Il faut donc s’y prendre à l’avance pour pouvoir en profiter.

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Un seul mot d’ordre : organisation. Je dois dire que hiérarchiser toutes les activités ou évènements autour de Noël est aussi un moyen de rester en « mode Noël » sans en avoir l’air… Quand je vous parlais de modération, les prétextes ça marche aussi.

Alors que le mois de novembre touche à sa fin, une des premières choses que je fais, c’est récupérer dans la boîte aux lettres tous les prospectus et journaux publicitaires. Je les classe par ordre d’intérêt, ça évite les pertes de temps et d’argent.

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Ensuite, je ressors les cartons de Noël dont tous les objets sont classés par ordre d’emploi. Du haut vers le bas, on range le calendrier de l’Avent fait par la petite nièce à l’école, les guirlandes, (il va falloir vérifier qu’elles sont en état de marche), puis viennent les personnages de la crèche ; le Petit Jésus, et les Rois Mages étant emmitouflés à part. En dernier, les boules et les décorations qui viendront s’accrocher aux branches du sapin.

Je demande ensuite à ma nièce et à mes deux filleuls (je vous entends... pas de commentaires)... donc je leur demande leurs lettres au Père Noël. Ça soulage bien les parents que je me charge de cela. Il ne faudrait pas qu’elles se perdent ou qu’elles arrivent trop tard au Pôle Nord. J'en profite pour glisser la mienne dans le lot. Bein quoi ? Il n'est pas interdit de rêver. J'attends toujours mon cadeau de quand j'avais 8 ans, 9 ans, 10 ans... Il finira peut-être par se rappeler de moi.

Le courrier au Père Noël me donne l’occasion de voir ce que veulent les enfants et ainsi compléter ma fiche spéciale « cadeaux ».

Je me lèverai à quatre heures du matin cette année pour bénéficier des promos dans les magasins de jouets, c’est sûr !

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J’enchaîne sur mon menu, cela ne sert à rien de se précipiter dans les magasins, si on n’a pas une idée précise de ce qu’on veut manger. De plus, il est hors de question d’y aller à la dernière minute, je tiens trop à la vie. Rien que d’y penser, j’ai encore mal au gros orteil. C'était un jeudi, deux jours avant Noël, un magasin bondé, des chariots dans tous les sens, des files à la caisse qui sillonnaient les rayons. Un oubli, un simple oubli m'avait obligé à venir en ces lieux. Comment faire un bon pâté en pot sans vin blanc ? C'est inimaginable ! Je ne pensais pas que la roue d’un caddie pouvait se montrer aussi brutale et sanguinaire. Je l'ai appris ce jour-là.