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An tan Mamie Joupa

Mamie Joupa, c’est un bond dans le passé. Elle raconte ses souvenirs d'enfance et les meilleurs moments de sa vie. Mamie Joupa, qui "pa ka jwé" selon Madine et Ina est drôle et attachante. Entre tradition et mémoire, mamie Joupa nous fait part de son histoire.

Nwel an tan mamie Joupa

Quand j’étais petite, il y avait ce qu’on appelle les "chanté noël" à la campagne. Ils commençaient quelques semaines avant le jour de Noël.

Les amis, la famille, tout le monde entonnaient ces chants de Noël que l'on appelle cantiques, Kantik en créole.

Casimir mon cousin se trompait souvent dans les paroles, mais il secouait le cha-cha comme personne.

Ces chants célébraient la naissance du Petit Jésus; des ritournelles y ont été ajouté.

On restait un moment dans une maison, puis on allait ensuite dans celle du voisin. On pouvait faire le tour du quartier comme ça. Ti-bwa, et flûtes, tambours, harmonicas accompagnaient les chants jusque tard dans la nuit. De temps en temps, on nous donnait des pâtés, du jambon, du bon sirop de groseilles. On faisait en sorte de ne pas rater ces moments-là.

Au fil du temps, les cantiques ont été rassemblé dans un petit livret. On y retrouve le fameux Michaud veillait, Joseph mon cher fidèle, Dans le calme de la nuit, oh! la bonne nouvelle, Allez mon voisin... et tant d'autres qui font honneur à la tradition !

Le menu traditionnel de mamie Joupa


"Chak kochon ni sanmdi-yo" dit-on. Cela se vérifiait au moment des fêtes car, à n'en point douter, il était l'élément principal du repas de Noël. La bête bien grasse était emmenée au fond de la cour et là elle disait au revoir au monde des vivants. Tatie Fernande allumait un gros feu et dans un grand faitout, elle préparait le boudin, fait à base de sang de cochon, d'épices et de pain mouillé. Les plus beaux morceaux de l'animal servaient à la confection du ragoût et des pâtés. L'on passait la journée à préparer les plats qui s’accumulaient au fur et à mesure sur la table de la cuisine. Au retour de la Messe de Minuit, célébration en l'honneur du Petit Jésus, on s'installait tous sur une grande table à l'extérieur de la maison. Mamie et maman l'avaient décorée avec des branches de fleuri-noël.

On commençait par des tranches bien épaisses de jambon, des pâtés et du boudin. Il fallait goûter à tout et tout était bon.

Puis venait l'heure du repas. Le ragoût qui avait mijoté durant de longues heures sur la cuisinière de fortune de tatie arrivait sur la table accompagné d'ignames sasa, de riz blanc et de pois d'Angole. La liqueur de coco, le shrubb et le sirop de groseilles ravivaient les gosiers.

Pour terminer, on avait droit à une part de gâteau, à des confiseries ou à des mandarines. C'était des repas en famille où tout le monde s'amusait. Mamie laissait toujours une chaise vide pour un invité de dernière minute. Chaque année, la chaise trouvait acquéreur. Lorsque mes yeux ne pouvaient plus rester ouverts et que j'avais mangé suffisamment pour ne pas regretter, je faisais un signe à mamie qui me donnait la permission de sortir de table, "man pa té ka lévé san sa". Je saluais alors tout le monde et rentrais dans la maison. Il était bon de prendre sommeil en entendant les rires des parents, surtout celui si mélodieux de tante Théodose.

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